Antibiorésistance des pathogènes chez les animaux en 2016 : une tendance globale à la baisse
Le rapport du Réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Resapath) en 2016 vient d’être publié. La répartition des antibiogrammes par espèce animale est la suivante : volailles (25,1 %), bovins (23,6 %), chiens (22,6 %). Les chats sont en 4ème position (7 %), suivis des chevaux (6,8 %) et des porcs (6,5 %).
Les principaux enseignements sont les suivants :
Antibiotiques critiques :
En 2016, la proportion la plus élevée de résistance aux C3G/C4G se situe autour de 5 à 7 %. Cette proportion est retrouvée chez les veaux, les chiens et les chats et les équidés. Dans les autres espèces, elle est égale ou inférieure à 3 % (poules et poulets, porcs, bovins adultes et dindes). Chez les poules/poulets, porcs et dindes, les proportions de résistance aux C3G/C4G (≤ 3 %) sont stables depuis deux ans.
La tendance à la baisse de la résistance aux C3G/C4G est plus marquée chez les veaux et carnivores domestiques, et moindre chez les équidés. La filière bovine est celle présentant la proportion de résistance aux
fluoroquinolones la plus élevée (16,5 %), mais avec une forte décroissance en 2016, et de façon générale depuis 2010.
Colistine :
Malgré les limites de la méthode (diffusion) pour l’évaluation de la résistance à la colistine, l’exploitation des données montre une situation maîtrisée sur 10 ans, avec une augmentation significative de la proportion des souches sensibles.
Autres antibiotiques :
La tendance globale à la baisse ou la stabilisation (période 2006-2016) identifiée les années précédentes demeure. Sur 10 ans, la diminution de la résistance à la tétracycline dans les filières volailles, et dans une
moindre mesure dans la filière porc, est le phénomène le plus marquant. En filière bovine, où les niveaux de résistance à l’amoxicilline, à la tétracycline et aux aminosides (hors gentamicine) sont très élevés, il n’y a que très peu d’évolutions depuis dix ans.
La multirésistance a été définie comme la résistance à au moins trois antibiotiques parmi les cinq (quatre chez le chien) antibiotiques de familles différentes testés (ceftiofur, gentamicine, tétracycline (pas chez le chien), enrofloxacine ou marbofloxacine, association triméthoprime-sulfamides).
Sur la période 2011-2016, la proportion de souches multi-résistantes est en diminution significative dans toutes les espèces.
Le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) est isolé de prélèvements infectieux animaux en France à des fréquences variables. La proportion la plus élevée est de l’ordre de 5 %, elle est trouvée chez les
équidés. Le SARM est quasi inexistant chez les bovins.
Pour en savoir plus, consultez le rapport du Resapath.